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Passagers du temps
11 février 2010

Hervé PENNANEAC'H , un chouan à Langolen

En prenant connaissance de divers écrits sur les troubles survenus dans le canton de Briec durant la révolution, quel ne fut pas mon étonnement en constatant que de nombreux auteurs contemporains qualifient encore aujourd'hui les chouans de "Brigands", terme il est vrai couramment usité par les républicains à l'époque.

Particulièrement intéressé par le sujet, un de ces "brigands" étant un de mes aieuls, et conscient qu'il est toujours aisé de critiquer les choix des uns ou des autres plusieurs siècles après les faits confortablement installé dans le canapé de son salon, je vais tenter avec le plus d'objectivité possible de vous conter l'histoire de cet ancêtre, Hervé PENNANEAC'H. Libre à vous ensuite de vous faire votre propre opinion.

sacr__coeurHervé PENNANEAC'H a vêcu une des périodes les plus agitées de l'histoire de France caractérisée par des bouleversements tant politiques que sociaux  qui ont provoqués une guerre civile dans l'ouest du pays.

Hervé PENNANEAC'H était un petit paysan breton né dans un pays qu'on appelle aujourd'hui Finistère. C'était un gars de GUELLEVAIN, canton de BRIEC au 18 ème siècle. Durant la révolution, le pays connaîtra des troubles contre révolutionnaires. Hervé PENNANEAC'H choisira le camp monarchiste. Les républicains d'alors et encore nombre d'auteurs d'aujour'hui, les appelaient "brigands", nous dirons "chouans". Si il est vrai que certains profiterons de la période pour se livrer à des éxactions, tels des vols pour leur propre compte, voire des meurtres ou encore des viols, il semble que l'action de notre aieul  a été guidé par un sentiment sincère d'attachement à l'ancien régime ou tout au moins aux valeurs balayées par la terreur révolutionnaire.

Hervé naquit le 26 février 1762 au lieu-dit LA VILLENEUVE à GUELLEVAIN. Ses parents, ménagers, y cultivent la terre.  Hervé est le dernier d'une fratrie de huit enfants. A cette époque, la vie est difficile en campagne. Mauvaises récoltes et disettes se succèdent. La maladie fait des ravages. Hervé perdra ainsi son frère Jean-François alors âgé de 9 ans, puis ses deux parents. Il se retrouve orphelin à l'âge de 9 ans. Sur la période de 1779 à 1788, sur la commune voisine de Langolen, on dénombrera 384 décès pour une population d'environ 980 habitants. Il est alors élevé par son parrain, Allain LE RU, lui aussi cultivateur.

Le 18 février 1784, il épouse Catherine LOZACH à LANGOLEN. Catherine, elle aussi orpheline, est âgée de 14 ans, Hervé en a 21. De cette union naîtront 8 enfants, tous nés à Saint Huel sur la commune de LANGOLEN où le couple s'est installé.

En 1789, éclate la révolution française.   ChouanBreton

Quelle fut alors la position d'Hervé PENNANEAC'H et du monde paysan du canton de BRIEC face à cet évênement ? Il est certain qu'il n'avait pas pensé ni envisagé ces chamboulements avant qu'ils ne surviennent. C'était avant tout une révolution d'intellectuels bourgeois parisiens. Le paysan breton d'alors, souvent illettré était plus soucieux d'assurer la survie  des siens par le travail de la terre que d'envisager des réformes politiques et idéologiques. Lors de la rédaction des cahiers de doléances, les hommes de plus de 25 ans inscrits au rôle des impositions, c'est à dire les plus riches, se contenteront d'adhérer aux propositions faites par les députés des villes bretonnes lors des Etats de Bretagne tenus à RENNES  en décembre 1788 et en janvier 1789. Est ce à dire qu'ils se satisfaisaient totalement du système de l'ancien régime ? Sans doute , non. Rappelons que c'était une époque où dominait la misère. Alors pourquoi n'ont-ils pas fait valoir leurs revendications dans les cahiers de doléances ? Deux raisons principales à cela. Tout d'abord, on ne leur a laissé que quatre jours pour regrouper les doléances, délai reconnaissons le plutôt court pour des hommes pour la plupart sans instruction. Ensuite, l'influence de la noblesse n'a sans doute pas non plus été étrangère à cet absence de motivation. Le souvenir de la révolte des bonnets rouges (1675) et de la sévère répression qui s'en suivit dans la région est encore vivace dans les esprits. Le noble le plus influent sur la commune de LANGOLEN est alors le chatelain de TROHANET, Jean Marie TREOURET DE KERSTRAT. On imagine aisément qu'il était peu enclin à accepter les revendications villageoises telles la fin des corvées ou du domaine congéable.

Si à ses débuts, la révolution ne suscite aucune animosité de la part d'Hervé PENNANEAC'H et des paysans de LANGOLEN, qui accueillent même plutôt favorablement la fin des privilèges féodaux, une série de décisions prises à l'Assemblée Nationale va changer la donne.

A partir de l'été 1790, l'assemblée nationale prend des mesures concernant les affaires religieuses. La  constitution civile du clergé est appliquée à partir de janvier 1791. Les prêtres doivent prêter serment à la constitution. Le pape PIE VI condamnant cette mesure, beaucoup d'éclésiastiques s'y refusent. cette mesure passe également très mal auprès des paysans bretons profondément catholiques et qui respectent leurs prêtres.  Dans la paroisse de BRIEC par exemple, lors de la rédaction des cahiers de doléances, si une diminution de la dîme est souhaitée, une répartition proportionelle des biens ecclésiastiques entre les membres du clergé est demandée par les rédacteurs afin que les prêtres habitués des paroisses "soient affranchis de la honte de la quête, c'est à dire celle de mendier". Tous les prêtres ne menaient pas une vie de cardinal !!! Alain PENNANEAC'H, frère ainé d'Hervé, curé d'Elliant, refusera lui-même de prêter serment. La position de ce frère ainé n'est peut être pas étrangère à l'engagement d' Hervé.

Autre mesure de nature à provoquer le mécontentement paysan , la vente des biens nationaux. Partout en France, les riches bourgeois s'accaparent les biens nationaux confisqués à l'église et aux nobles émigrés. LANGOLEN n'échappe pas à a règle. Pierre BRIAND, qui sera ultérieurement élu le premier député de Quimper, à l'Assemblée législative de 1791, chargé en tant que juge de paix d'évaluer les biens saisis en sous-évalue certains avant de les racheter. Il acquérera ainsi les moulins de LA VILLENEUVE et du STANG.

Ce ne sont toutefois pas ces mesures impopulaires, ni même la procamation de la République le 21 septembre 1792 et l'assassinat de Louis XVI le 21 janvier 1793 qui mettront le feu aux poudres. C'est un décret de la Convention de janvier 1793 organisant la levée en arme de 300 000 hommes pour lutter contre les monarchies entrées en guerre contre la République qui provoquera une rebellion armée dans l'ouest de la France. Cette décision provoque de vives réactions dans les campagnes. On ne souhaite pas voir partir à l'armée les hommes nécessaires aux travaux des champs. En mars 1793, c'est l'embrasement en Vendée et dans le sud du pays nantais. La nouvelle conscription est également mal vêcue à LANGOLEN et à BRIEC. La levée immédiate est décidée pour les célibataires et les veufs de 18 à 40 ans. Hervé n'est pas concerné. Dans un premier temps, des registres d'enrolement volontaire sont ouverts mais connaissent peu de succés. Le tirage au sort devient alors le mode de recrutement obligatoire. Ce tirage au sort a lieu  le 14 mars 1793. Il faut 36 conscrits pour le canton de BRIEC dont 8 pour LANGOLEN.  Le jour du tirage au sort à BRIEC , les hommes et leur famille se réunissent dans le cimetière. La tension est palpable avec les recruteurs de l'administration du district installés dans l'église. Malgré la tentative de médiation de Pierre BRIAND, juge de paix, les paysans entrent dans l'église et au moyen de leurs "Penn baz" , ils menacent les recruteurs puis finissent par les frapper. L' administration soutiendra que les futurs conscrits étaient manipulés par les royalistes et les prêtres  réfractaires.

482px_Sc_C3_A8ne_de_la_guerre_des_chouans

Pendant ce temps, en Vendée, les chefs issus de la noblesse, revigorés par l'assassinat de Louis XVI, prennent la tête d'une armée de paysans : C'est "la virée de Galerne". Jusqu'en décembre 1793, la jeune République va trembler. Les armées vendéennes traversent la Loire et marchent jusqu'à Granville. Finalement vaincue, l'armée royaliste rebrousse chemin. En cours de route, 6000 hommes du Morbihan et des insurgés royalistes d'Ille et Villaine rallient l'armée en déroute.

En Bretagne, plutôt que d'affronter directement les bleus, les insurgés vont préférer leur mener une véritable guérilla, c'est la naissance de la chouannerie. Le Finistère ne sera que très peu touché par le phénomêne; une exception toutefois,  le pays de BRIEC.Le général BERNARDIN écrira au ministre FOUCHE que "LANGOLEN est la commune qui a fourni le plus de chauffeurs et de brigands*. (*Traduction du rédacteur : Chouans).

Le lieu de ralliement des chouans de LANGOLEN sera TROHANET, leur figure emblématique, Céleste TREOURET DE KERSTRAT, soeur de Jean Marie qui a émigré en IRLANDE. C'est une femme de caractère qui résistera sans violence à l'administration révolutionnaire. En 1795, Jean Marie TREOURET DE KERSTRAT rentre d'Irlande, juste avant le débarquement de QUIBERON (sans doute pour préparer l' opération sur place) . Les gens du château constituent alors un réseau acif de la chouannerie locale. 

chateau_de_trohanet_langolen                                                              facade_TROHANET 

Le pays connaitra une première vague de chouannerie de 1794 à 1796.

Les hommes se recrutent parmi les paysans mécontents, les déserteurs, les vagabonds. La lutte est financée par un impôt secret dans le canton de BRIEC. Le pillage et la mise à sac des demeures des patriotes rançonnés permettent de renflouer aisément les caisses. LANGOLEN devient un repaire idéal pour les chouans. Jean Hyacinthe TREOURET DE KERSTRAT, fils de Jean Marie, dirige parmi les officiers la célèbre et audacieuse expédition des chouans  sur la poudrerie de PONT DE BUIS, raid destiné à se procurer des munitions pour seconder les émigrés qui vont bientôt débarquer à QUIBERON. Bien que cette opération ait été menée par des unités royalistes originaires du morbihan, il n'est pas impossible que notre ayeul y ai participé au moins pour assurer un soutien logistique à ces hommes.

attaque_de_la_poudrerie_de_pont_de_buis

Après le désastre royaliste de QUIBERON, le château de TROHANET est en permanence gardé par 20 hommes en arme. Le château continue malgré tout d'être un refuge et un lieu de réunion pour les conspirateurs. Jean Hyacinthe, trahi, sera arrêté au château, puis fusillé à BREST le 9 vendémiaire An IV.

Parmi les languelinois impliqués dans la chouannerie, beaucoup sont "passifs" se contentant de renseigner ou de cacher les insurgés. D'autres choisissent la lutte armée. Quatre personnages sont remarqués pour avoir été particulièrement actifs :

- Pierre MORVAN, jeune meunier de TROHANET, marié à Louise FAVENNEC, seul non noble qui émigrera avant de revenir "chouanner" au pays.  Il sera arrêté au château de TROHANET en même temps que Jean Hyacinthe TREORET DE KERSTRAT, mais il sera libéré faute de preuves.

- Joseph LE STER de  Coat Goen, fils de jean LE STER (patriote) et de Marie LETTRE,  qui sera éxécutée par les chouans pour avoir dénoncé certains d'entre eux. Il était jusqu'à la révolution secrétaire des TREOURET. Il aurait participé à l'expédition de PONT DE BUIS.          

- Vincent JACQ sera arrêté le 13 avril 1796 comme royaliste armé.

Enfin, Hervé PENNANEAC'H de Saint Huel, notre aieul, ami de Vincent JACQ, se manifeste par sa complicité de "vol" de bétail opéré chez les patriotes. Son frère Allain, prêtre réfractaire, vient se cacher chez lui régulièrement. Hervé en tant que royaliste sincère n' hésitera pas en l'an X à prénommer son fils Charles Louis. Il aura pour parrain et marraine Charles et Zoé TREOURET DE KERSTRAT.

Dans les années 1796-1797, des bandes de chouans maintiennent le sentiment d'insécurité dans les campagnes, pillant les biens des patriotes et harcelant les troupes républicaines. Si l'action de la bande de  Jean  Baptiste RIOU, originaire d'ELLIANT et chargé par le conseil royaliste duMorbihan d'étendre l'insurrection dans le Finistère reste une cause politique et religieuse bien qu'usant de méthodes parfois   violentes, la bande de Jean François LE TREUT et de ses Tommeriens n'est composée, elle,  que de bandits qui sous couvert de chouannerie commettent les pires horreurs dans un but d'enrichisement personnel. Ils porteront le discrédit, au grand bonheur des républicains, sur l'action sincère des contre révolutionnaires.

Embuscade_de_chouans

Hervé oeuvrera au sein du groupe de Jean baptiste RIOU. Les tommériens de Jean François LE TREUT profiteront de l'arrestation et de l'éxécution de Jean Baptiste RIOU pour prendre la place laissée libre et commettre ses exactions dans la région de BRIEC et jusqu'au pays fouesnantais. Les meneurs dont LE TREUT seront finalement arrêtés  et guillotinnés à QUIMPER.

En l'an IX (1800-1801), le pays connaît une résurgence de la chouannerie. Les insurgés sont plus déterminés que jamais. Les quatre départements bretons sont placés sou l'autorité de Georges CADOUDAL. Michel Armad de Cornouaille surnommé "Carnage", jeune noble natif de BRIEC s'affirme en tant que chef du canton de BRIEC dans la neuvième légion de chouans. Le 17 brumaire an VIII , il conduira l'éxécution du juge de paix Pierre BRIAND, premier député élu de QUIMPER. Ce dernier, patriote convaincu, s'était enrichi nous l'avons vu au moment de la vente des biens nationaux. Charles DE KERSTRAT et LE CAT prennent alors la tête de l'insurrection. Leur mission: organiser le brigandage, l'assassinat et la révolte. L'intimidation des patriotes, l'élimination des fonctionnaires et des acheteurs des biens nationaux font partie du programme chouan destiné à créer une agitation propice à la guerre civile.

Il faudra attendre 1802 pour que LANGOLEN et la région de BRIEC retrouve enfin une certaine quiétude. Les chouans paysans déposent les armes et ne seront pas inquiétés dans un souci d'apaisement. Les KERSTRAT appauvris regagnent leur domaine, tandis que nombre de paysans patriotes se seront enrichis durant la révolution en rachetant les biens nationaux constituant ainsi une nouvelle bourgeoiserie rurale. Ce ne sera assurément pas le cas de notre aieul qui fidèle à ses principes ne cèdera pas au déshonneur de l'attrait  matériel.

Ironie de l'histoire , le fils d'Hervé PENNANECH épousera en 1826 Marie JAOUEN, petite fille de Katell JACQ qui épousa en second mariage Pierre BRIAND, premier député de QUIMPER éxécuté en 1799 par les chouans.                                                         

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Commentaires
R
Il est intéressant de connaître l'histoire d'un "vrai" chouan, c'est à dire qui a des convictions.Lorsque l'on cherche quelque chose sur les chouans de la région, on ne trouve que des histoires d'authentiques brigands, la bande à De bar et autres malfrats précurseurs des tommerien.<br /> <br /> Il serait donc bien de pouvoir compiler quelque part, tout ce que les uns et les autres savent sur les chouans non nobles.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui concerne Pierre Morvan, le meunier, qualifié dans un livre de chouan actif et seul non noble émigré, je ne partage pas cette affirmation.<br /> <br /> Dans les registres de l'administration du département du Finistère, séances du 8 vendémiaire an 4ème de la République française, il est écrit :<br /> <br /> ... de la garde territoriale relativement à la visite faite à Trohanet, commune de Briec, domicile traditionnel de la citoyenne Tréouret Kerstrat, constatant qu'il a été trouvé en la dite maison deux émigrés chouans....<br /> <br /> Certes, les deux personnes arrêtées ce jour sont Jean-Hyacinthe Tréouret de Kerstrat et Pierre Morvan, mais il faut rappeler les circonstances de cette arrestation.<br /> <br /> Après la débâcle de Quiberon, Jean-Hyacinthe Kerstrat et son ami Brieux arrivent en soirée au château de Trohanet. Vers 2 heures du matin, un bruit suspect réveille de Brieux. C'est la garde.De Brieux se sauve par la fenêtre. Kerstrat, qui dormait, est arrêté.<br /> <br /> Deux émigrés ont été trouvés en la dite maison dit le rapport, je pense qu'il s'agit de ces deux nobles.<br /> <br /> <br /> <br /> Les gardes s'emparent ensuite du meunier. Aucune charge ne sera retenue contre lui (le juge refuse de prendre une décision sur des rumeurs) et il sera libéré.
B
Extrait du PV de jugement de Jean de Kerstrat à Brest avant son exécution :<br /> <br /> " Où es-tu allé ensuite ?<br /> <br /> — J’ai rejoint mon père en Irlande. Dans une ville appelée Houfort. [Waterford ?]<br /> <br /> — Tu es allé où, ensuite ?<br /> <br /> — Mon père n’avait plus d’argent. J’ai été obligé de me mettre dans un régiment à Londres ; je n’y suis resté que trois mois.<br /> <br /> — Quel est le régiment ?<br /> <br /> — Il s'appelle Loyal-Émigrant.<br /> <br /> — Commandé par qui ?<br /> <br /> — Monsieur La Châtre.<br /> <br /> — Tu es allé où, après ?<br /> <br /> — J’ai rejoint mon père en Irlande jusqu’à ce que je débarque à Quiberon.<br /> <br /> — Comment et avec qui es-tu allé à Quiberon ?<br /> <br /> — Comme simple particulier. C’est le chevalier de Tinténiac qui me faisait venir.<br /> <br /> — Et comment es-tu passé à Quiberon ?<br /> <br /> — Dans une chaloupe anglaise.<br /> <br /> — Dans quel temps as-tu débarqué à Quiberon ?<br /> <br /> — Le 25 juin dernier."<br /> <br /> L'émigration en Irlande est une fiction destinée aux Bleus. Dans une relation manuscrite de l'arrestation de Jean de Kerstrat faite par son cousin, Ephrem Houel du Hamel, la destination des émigrés est Londres :<br /> <br /> "le Comte de Kerstrat fut en but (sic) l’un des premiers aux recherches et aux vexations dont la noblesse était alors victime. Il essaya pendant un long temps de tenir tête à l’orage. Il y était d’ailleurs encouragé par les populations du voisinage dont il était adoré, mais son château ne tarda pas à être pillé par les bandes de forcenés qui couraient le pays. Sa tête même fut menacée, il se vit contraint de se réfugier en Angleterre avec sa femme, sa fille aînée qui avait épousé le Comte de Beauvoir et son fils aîné Jean Hyacinthe, enfant de 15 ans, qui depuis quelques années avait quitté le toit paternel pour suivre les cours du collège de Rennes. "<br /> <br /> Le jeune Kerstrat avoue avoir débarqué à Quiberon le 25 juin 1795 avec l'armée des émigrés. Il ne pouvait donc avoir tué d'un coup de fusil l'instituteur Le Prédour, au moment de l'affaire de Pont-de-Buis, comme l'en accuse Louise Garrec.<br /> <br /> Voir la page sur mon site :<br /> <br /> http://www.baffait.fr/kerstrat/chapitres/le_predour.html
P
libertaire au fil du temps. HLuc.
R
Pierre Morvan, fils de Pierre S.Morvan, est né en 1783. Le futur époux de Louise Favennec, avait donc 12 ans en septembre 1795 (vendemiaire en IV) lors de l'arrestation du meunier de Trohanet et du chevalier de Kestrat. Certes en ces temps-là on était "précoces" mais il est difficile de penser que tout ce qui est reproché à Pierre Morvan dans les cahiers du président du tribunal de Quimper se rapporte à un enfant de 12 ans. Même lorsque le meunier est interné aux Ursulines à Quimper, il n'est jamais fait allusion au jeune âge du prévenu. Ses compères de cellule (Méniel, Ducap,Kerbourch...) ne sont pas des adolescents, loin s'en faut. Pierre Sylvestre Morvan, le père, dont l'épouse Clémence avait été la nourrice du jeune Jean Hyacinthe Treouret de Kerstrat, me paraît mieux taillé pour jouer le rôle de ce chouan actif.
P
A ma connaissance, jean Hyacynthe de Kerstrat, fusillé à Brest, à l'age de 20 ans, a participé au débarquement de Quiberon et s'est ensuite réfugié dans les environs de Langolen ; puis il est venu passer une première et derniere nuit à Trohanet où il a été immédiatement arrété; d'après les documents que j'ai à trohanet, il ne semble pas qu'il ait eu le temps d'avoir une quelconque activité de chouanerie en Bretagne entre l'affaire de Quiberon et son arrestation. Il n'est d'ailleurs pas fusillé comme chouan mais comme "déserteur" de l'armée républicaine dans laquelle il avait été enrolé.<br /> Son pere n'est rentré d'immigration que quelques années plus tard.
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